Les adultes confits dans le leurre de leurs certitudes, se donnant comme interdit de voir ou d’entendre ce qui les dérange, ont très souvent perdu de vue qu’ils pourraient encore réagir sans honte, avec leur sensibilité.
Tardivo, peintre français, vit et travaille à Paris. Mais il est né à Villedômer en 1935 (le département d’Indre-et-Loire) près de Château-Renault, lieu d’origine de sa famille, auquel est attachée toute son enfance.
A l’âge de quinze il est parti à Tours où il a rencontré Vignac. Professeur aux Beaux-Arts, il a marqué un tournant décisif dans sa carrière d’artiste, Vignac est devenu son maître. Jean-Claude Tardivo ne renie pas ses origines et son environnement. Au contraire, il y puise ses premiers sujets de peintre.
Au début des années 1970 sa démarche est devenue abstraite. La démarche picturale de Jean-Claude Tardivo s’est tourné alors vers le dessin d’enfant dans lequel il puise son inspiration, un imaginaire sans cesse renouvelé. Ses personnages respirent, pleurent, rient, s’aiment, jouent, travaillent, ressentent. Ils vivent sous nos yeux renvoyant le spectateur à sa propre condition humaine.
C’est aujourd’hui le peintre de renommée internationale qui a exposé de la Suisse à la Chine en passant par la Russie, l’Allemagne, le Japon et les Etats-Unis.
Tardivo travaille par « séries », dans le but d’approfondir le sujet dans une recherche de synthèse de la forme, de la composition et des couleurs.
Il peint à l’acrylique, plutôt sur de grands formats et fabrique ses instruments lui-même pour obtenir des effets de texture intéressants, griffant et triturant la matière dans une gestuelle intérieure marquée.
Ses couleurs vibrent en camaïeux sourds de bruns terriens et de tons de peau, d’où surgissent un jaune rare, un bleu entier, un rouge théâtre. Certaines de mes œuvres peuvent paraître peu colorées, mais lorsque je mets trop de couleurs j’ai parfois l’impression d’apposer un artifice complaisant.
Les tableaux de TARDIVO ne sont pas d’une approche séduisante, ni même facile, la première prise de contact peut être pour certains un véritable choc intérieur assez brutal. Les mains et les pieds sont toujours disproportionnés ; les visages sont représentés par la bouche et les yeux qui pleins d’expressivité, malicieux, penauds, dubitatifs, pleins de tendresse parfois mais jamais méchants.
Pour Tardivo, chaque individu possède en lui l’enfant intérieur, celui qu’il n’a jamais cessé d’être.