Accueil > musées > Fonds départemental d’art contemporain de l’Orne > Thibaut Derien - Angèle et le nouveau monde/J’habite une ville (...)

Thibaut Derien - Angèle et le nouveau monde/J’habite une ville fantôme

evenement/thibaut-derien-angele-et-le-nouveau-monde-j-habite-une-ville-fantome Thibaut Derien - Angèle et le nouveau monde/J’habite une ville fantôme: - , at the Médiathèque - Athis-de-l’Orne

Angèle et le nouveau monde
Angèle est petite. Angèle est une enfant. Elle est plantée, là, en plein dans chaque image. Le long du fleuve Saint-Laurent ou d’une avenue de Brooklyn, sur un ponton du lac Majeur ou dans le port de Stockholm, Angèle est toujours seule. Mais Angèle ne craint rien, elle a l’assurance fragile des enfants aimés.

J’habite une ville fantôme (2005 / 2015)
Thibaut Derien a commencé à parcourir la France il y a dix ans, évitant à dessein les grands axes de circulation et ses sorties bordées par des kilomètres de panneaux criards, d’insipides préfabriqués, de lotissements uniformes et de ronds-points à donner le tournis, que des années de politiques urbaines négligentes ont imposé comme les nouveaux standards esthétiques des zones périurbaines. Il est parti à la recherche des rares petits commerces encore debout mais bel et bien abandonnés, témoins d’une époque, d’un métier, d’un goût, d’une mode. Des petits commerces désertés, laissés aux aléas du temps, qu’il a sélectionnés avec attention parmi la multitude trouvée sur sa route, pour l’émotion singulière qui s’en dégageait, et qui lui ont inspiré cette ville fantôme observant impuissante l’animation de centres commerciaux impersonnels, là-bas, au loin. Pas si loin.

300

GEO: (48.43747935448676),0.09591644438887938

Du 14 octobre 2022 au 26 novembre 2022

Thibaut Derien - Angèle et le nouveau monde/J’habite

Exposition

Médiathèque - Athis-de-l’Orne (61)

Angèle et le nouveau monde
Angèle est petite. Angèle est une enfant. Elle est plantée, là, en plein dans chaque image. Le long du fleuve Saint-Laurent ou d’une avenue de Brooklyn, sur un ponton du lac Majeur ou dans le port de Stockholm, Angèle est toujours seule. Mais Angèle ne craint rien, elle a l’assurance fragile des enfants aimés.

J’habite une ville fantôme (2005 / 2015)
Thibaut Derien a commencé à parcourir la France il y a dix ans, évitant à dessein les grands axes de circulation et ses sorties bordées par des kilomètres de panneaux criards, d’insipides préfabriqués, de lotissements uniformes et de ronds-points à donner le tournis, que des années de politiques urbaines négligentes ont imposé comme les nouveaux standards esthétiques des zones périurbaines. Il est parti à la recherche des rares petits commerces encore debout mais bel et bien abandonnés, témoins d’une époque, d’un métier, d’un goût, d’une mode. Des petits commerces désertés, laissés aux aléas du temps, qu’il a sélectionnés avec attention parmi la multitude trouvée sur sa route, pour l’émotion singulière qui s’en dégageait, et qui lui ont inspiré cette ville fantôme observant impuissante l’animation de centres commerciaux impersonnels, là-bas, au loin. Pas si loin.

Angèle et le nouveau monde
Angèle est petite. Angèle est une enfant. Elle est plantée, là, en plein dans chaque image. Le long du fleuve Saint-Laurent ou d’une avenue de Brooklyn, sur un ponton du lac Majeur ou dans le port de Stockholm, Angèle est toujours seule. Mais Angèle ne craint rien, elle a l’assurance fragile des enfants aimés.

Les images défilent comme un voyage et l’on s’attache à cette frimousse qui nous engage à regarder ce nouveau monde qui l’entoure. La majesté des buildings, les grands espaces, la surabondance des rayons d’un supermarché, la cohue des casiers d’une piscine. Le temps passe, les décors changent, seul persiste ce regard fixe. A quoi pense-t-elle ?

Angèle n’est qu’une petite fille dans un monde de grands, un monde trop grand qui semble l’envelopper de son immensité. Elle s’agrippe à des mannequins de cire à sa taille, se cache derrière une barbapapa, s’envole, propulsée dans les airs par une balançoire. Sait-elle seulement qu’elle va grandir ?

C’est peut-être ce que se demande Thibaut Derien qui photographie sa fille depuis plusieurs années, au hasard de voyages en famille, ému par ce nouveau monde, celui de père, comme pour mieux retenir l’enfance, ce temps qui ne s’enfuit pas encore tout à fait, mais qui ne saurait tarder.

J’habite une ville fantôme (2005 / 2015)

Thibaut Derien a commencé à parcourir la France il y a dix ans, évitant à dessein les grands axes de circulation et ses sorties bordées par des kilomètres de panneaux criards, d’insipides préfabriqués, de lotissements uniformes et de ronds-points à donner le tournis, que des années de politiques urbaines négligentes ont imposé comme les nouveaux standards esthétiques des zones périurbaines. Il est parti à la recherche des rares petits commerces encore debout mais bel et bien abandonnés, témoins d’une époque, d’un métier, d’un goût, d’une mode. Des petits commerces désertés, laissés aux aléas du temps, qu’il a sélectionnés avec attention parmi la multitude trouvée sur sa route, pour l’émotion singulière qui s’en dégageait, et qui lui ont inspiré cette ville fantôme observant impuissante l’animation de centres commerciaux impersonnels, là-bas, au loin. Pas si loin.

Ces petits commerces peuplent la ville fantôme de Thibaut Derien, formant un cimetière, un varia de traces, de vestiges d’une époque révolue, balayée par les industriels, les franchises et l’indifférence de clients envoutés par les sirènes de la consommation de masse et ses temples de tôle et de parpaings. Dans ce cimetière de boutiques, les rideaux sont baissés, tirés, les portes scellées, les fenêtres murées. Les devantures étouffent dans un cadre strict, carré, qui éclipse tout le reste. On retrouve dans ces photographies la frontalité de Walker Evans et d’Eugène Atget, qui avant lui ont immortalisé des petits commerces en voie d’extinction. Mais la frontalité de Derien est, elle, poussée à l’extrême, réduisant les boutiques à leur seule façade, excluant toute profondeur de champ, anéantissant les volumes susceptibles de réanimer ces ruines exsangues et réduisant au silence ce qui faisait la particularité de ces commerces de proximité : le lien social.

Une frontalité pure qui bouche la vue du spectateur et lui fait violemment ressentir la fin. Tellement qu’on se surprend à penser qu’après tout, ces petits commerces ne sont peut-être qu’une illusion, des décors de cinéma dont les façades peintes seraient soutenues par de simples échafaudages. Comme si on préférait croire que tout ça n’était qu’un rêve. Les plus optimistes, eux, laisseront leur imagination vagabonder. Car cette frontalité qui garde le minimum d’informations, confère aussi une valeur générique et une sorte de virginité aux boutiques : des milliers d’histoires peuvent s’écrire derrière ces façades désolées.

Passée l’angoisse de la fin et du vide, on se laisse malgré tout charmer par la beauté des lignes, des mots, des matières, des typographies, des ouvertures, des fermetures, des formes et des couleurs de ces boutiques. Et de ces vitrines vides, orphelines, se dégagent tout à coup une émotion et même une certaine vitalité. Celle du passé, celle que notre imagination se surprend à inventer.

Horaires

Médiathèque d’Athis de l’Orne
Visite libre : lundi 16h-18h, mardi 10h-12h, mercredi 10h-12h/14h-18h / vendredi 15h-18h30 / samedi 10h-12h30

Médiathèque de Ségrie Fontaine
Visite libre : mardi 18h30-20h30 (sauf vacances scolaires), mercredi 15h-17h30 / jeudi : 16h30-18h30 (sauf vacances scolaires) / samedi 10h30-12h30 / dimanche (2ème du mois) : 10h30-12h30

Accès

14 rue Huy Velay
Athis de l’Orne
61430 Athis Val de Rouvre

Tarifs

Gratuit
Visite libre aux horaires d’ouvertures des médiathèques

Contact

Médiathèque d’Athis de l’Orne 02 85 29 82 53

Médiathèque de Ségrie-Fontaine 02 33 64 09 41